Cher journal,

commençons par les points positifs: le polycarbonate pour le dôme est enfin arrivé et ceux qui vont m’aider sont rentrés de vacances. Enfin! En à peine deux jours, on avait posé le plancher sur la base (un travail fastidieux à cause des branches) et monté la balustrade (qui réduit considérablement le risque permanent de chute, même si les cordes de sécurité sont toujours là). Tout s’est déroulé sans accroc. Malgré la pause des vacances, nous restons une équipe rodée et ni la hauteur ni les poulies ne parviennent à nous effrayer. En récompense, il y avait un hamac, noué sans plus attendre entre deux branches. Si nous avions su ce qui nous attendait, nous ne nous serions pas mis au travail si rapidement. C’est ce que j’appelle «la crise du dôme».

Ce qui était prévu: démonter le dôme au sol, le hisser dans l’arbre, le remonter et le revêtir de polycarbonate. Le plan était parfait, si la réalité n’avait pas était là. Ce n’était pas aussi simple de remonter le dôme dans l’arbre. Trop de branches en travers du chemin. Abandonner l’ossature était une idée, mais pas une option envisageable: la construction aurait été trop instable. Il nous faut un plan B, mais après s’être creusés les méninges pendant 24 heures, nous n’avons pas trouvé de solution.

Était-ce la fin de mon idée de dôme? Jamais! Le soir suivant, empreint à la fois d’une résignation totale et d’idées les plus folles, j’ai fini par trouver une solution qui semblait faire sens, du moins en théorie: reconstruire le dôme aux deux tiers et monter un mur devant les troncs. Peut-être la construction d’une charpente en bois de pin et d’épicéa. Et un revêtement résistant aux intempéries en bois de mélèze. L’ossature du tiers du dôme, coupée avec la plus grande précaution, pourrait éventuellement encore servir.

Ce qui semblait être un compromis décalé présentait, en y regardant de plus près, des avantages considérables par rapport à l’idée initiale: ce serait plus simple de construire une porte dans un mur que dans un dôme constitué d’une fine ossature, et la terrasse serait plus grande. Quant à l’aspect décoratif: il y aurait la place pour une fresque murale. L’image du brame du cerf, par exemple. J’avais retrouvé mon humour.

Le lendemain, on a suivi ce plan en ouvrant une partie du dôme qu’on a ensuite sécurisé avec des sangles de serrage. On a terminé la journée de travail dans la soirée avec une bière et le sentiment d’avoir réussi à surmonter notre première crise sérieuse.

La cabane devrait être terminée en septembre… enfin, c’est ce qui était prévu. Ce sera plutôt en octobre. Jusque là, je te tiendrai au courant de mes progrès, cher journal. Croise les doigts pour que tout se passe bien et que la «crise du dôme» ait été surmontée une fois pour toute!

Lucas

Châteaux en tessons et morceaux de céramique, gigantesques radeaux, cabines de DJ mobiles: Lucas Wahl a vu plein de choses. Et il a su passer à l’action au bon moment. Photographe, il part à la recherche des créateurs depuis les débuts de notre magazine. Avec son journal de bord, il montre pour la première fois ses propres talents de créateur.

Lucas Wahl

Texte: Raconté par Esther Acason | Accroche: STYMKY © Timm Paulick |Photos: Florian Manz, Julius Schrank, Sebastian Heidelberger, Lucas Wahl