Le souhait de la femme de Kay-Michael Thonack: une terrasse sur le toit de sa grange. Kay-Michael a réfléchi. Pourquoi ne pas faire mieux et construire son propre observatoire? Sa femme et lui ont toujours été fascinés par les étoiles.

Kay-Michael a fait des recherches et s'est rendu compte qu'il devrait faire appel à des spécialistes. Ce professeur de physique, commerce, de technique et sciences de l'économie dans un gymnase avait déjà une bonne expérience en construction. En effet, il a construit des modèles dans son enfance, suivi une formation de technicien d'usinage par enlèvement de copeaux et étudié dans une école polytechnique, mais travailler en hauteur sans s'y connaître était trop risqué. Il a donc contacté un bureau d'architectes, sans succès.

Kay-Michael Thonack

Deux ans plus tard, le projet a enfin pu démarrer. Un architecte a pris en charge les travaux. Il a dessiné des plans – une tour en bois sur le toit, sur laquelle serait ensuite posée une coupole – et a obtenu un permis de construction. Il a calculé comment les poutres en bois de la tour devaient être disposées afin que la coupole reste stable lorsque plusieurs personnes veulent admirer le ciel, ou par mauvais temps. Un couvreur a ouvert le toit, un charpentier scié le bois et construit la tour, d'une surface de 2,50 x 2,50 m et de 3,10 m de hauteur. Pendant ce temps, Kay-Michael a commandé la coupole en GFK, un plastique renforcé de fibres de verre. Il a dû attendre plusieurs semaines avant que le matériau ne soit livré depuis l'Angleterre.

Kay-Michael a construit un pilier d'angle supplémentaire de 20 x 20 cm dans la charpente de sa grange et y a placé des bandeaux pour stabiliser la construction. La tour a ensuite était hissée dans l'ouverture du toit à l'aide d'une grue et fixée dans les piliers d'angle. Kay-Michael est allé chercher la coupole à la frontière néerlandaise, en pièces détachées. Une fois rentré chez lui, il a remarqué que les vis anglaises ne correspondaient pas aux clés allemandes. Peu importe, il a rapidement trouvé une solution. Il a simplement poncé les vis afin qu'ils s'ajustent à sa clé. Pour que la coupole ronde s'harmonise à la tour carrée, il a fabriqué une plaque de recouvrement en contreplaqué et y a ajouté une plaque en zinc pour la rendre résistante aux intempéries. Puis le moment tant attendu est enfin arrivé: la coupole a été hissée sur la tour à l'aide de la grue, pour qu'elle puisse y être fixée. Il restait encore à poser le revêtement extérieur sur la tour et à recouvrir le toit. C'était le travail des spécialistes.

Kay-Michael pouvait à présent étendre le regard jusque dans la coupole, mais il ne pouvait pas encore monter dans l'observatoire. Il manquait encore les faux plafonds, l'un à la base de la tour, et l'autre juste sous la coupole. Il les a posés et a recouvert les murs.

Comment se rendre dans la coupole? On monte au premier niveau de la tour à l'aide d'un monte-charge équipé d'un panier de câbles métalliques. Kay-Michael y a installé une trappe, qu'on emprunte avant de la fermer et de monter l'échelle repliable qui mène à la pièce de la coupole. Il a alimenté la pièce en électricité pour l'éclairer et brancher le télescope. Puis il a laissé le soin à un électricien de couper le courant avant de poser plusieurs détecteurs de fumée. Et voilà le travail!

On rentre dans l'observatoire de Kay Michael à travers une petite trappe. Une échelle repliable mène à la pièce où se trouve la coupole.
On rentre dans l'observatoire à travers une petite trappe. Une échelle repliable mène à la pièce de la coupole

Il a fallu six mois de travail pour terminer la structure. Kay-Michael et sa femme attendent impatiemment que la nuit tombe. Ils ouvrent la coupole et positionnent leur télescope. La longue attente et les travaux difficiles sont immédiatement oubliés. Seul le ciel compte.

La grande fierté de Kay Michael: son observatoire est enfin terminé. Il a été construit sur le toit d'une grange de Sewekow, dans le land de Brandebourg.
La grande fierté de Kay-Michael: l'observatoire qu'il a construit.

Texte: Esther Acason | Images: Kay-Michael Thonack