Je sais, je sais… Toute bonne chose à une fin. Ainsi va la vie. C’est à ça que pense le dernier jour de mes vacances, assis dans ma corbeille de plage adorée, en contemplant la mer avec mélancolie. Je rêverais de pouvoir prolonger mes vacances de quelques jours.

Sascha Borrée

Malheureusement, ce n’est pas une option; le travail m’attend. Je me résigne. Je mets mes valises dans mon coffre et je retourne à la maison le lendemain. Alors que j’ôte les derniers restes de sable de mes chaussures, je recommence à ruminer. Peut-être que je peux quand même trouver un moyen de prolonger mon impression de vacances?

Certes, je ne verrai plus la mer pendant un bon moment. Mais soyons honnête, combien de temps ai-je vraiment passé dans l’eau? J’ai plutôt passé la majeure partie de mes journées à me détendre dans une corbeille de plage. Je devrais pouvoir fabriquer un meuble de ce type sans trop de difficulté et le placer dans mon jardin…

Mon idée me motive, et ma semaine de travail passe super vite. Je fais quelques recherches sur Internet et je trouve les instructions qui correspondent au modèle que je veux fabriquer. J’entame mon week-end du bon pied. La fabrication d’une corbeille de plage fait appel à cinq industries: la menuiserie, la plongée (où le bois est rendu imperméable), la serrurerie (où on lui ajoute tôles, rails et armatures) le tissage (où l’on travaille 500 mètres de tressage d’osier ou de bandes de plastique), et la tapisserie. C’est un peu trop intense pour mon projet du week-end… J’opte donc pour une version entièrement en bois. Je commence par prendre ma scie à tronçonner. Je dois scier environ 100 planches, entretoises et baguettes. Les plus longues, qui mesurent 200 cm, serviront ensuite de dossier. Les plus courtes mesurent 20 cm; ce seront les appuis des petites tables pliantes à l’intérieur de la corbeille. Je dois donc tout mesurer, marquer, scier et ranger. Ma pile de pièces de construction se met à grandir…

La construction de la corbeille de plage avance bien. Sascha Borrée scie des lamelles de bois avec une scie à tronçonner.

Je peux enfin commencer la construction à proprement parler. Je commence par le siège, et je ne me casse pas trop la tête. J’empile simplement trois europalettes et je les visse les unes aux autres. Je fixe quatre grosses roues sur le dessous pour que ma cabane reste mobile. Je scie des ouvertures pour les appuie-pieds à l’avant, que je fabrique tout de suite après avec quelques planches et lamelles. Je monte deux rails à l’intérieur de la palette du haut, ils me serviront de glissières. Quand je veux installer les appuie-pieds, quelque chose cloche. Je pousse, j’essaie de forcer un peu, mais rien n’y fait. Quel est le problème? J’enlève à nouveau les appuie-pieds, je les scrute, je prends mon mètre et je les mesure à nouveau. Je trouve enfin la source du problème: j’ai vissé les mauvaises lamelles derrière les appuie-pieds. Evidemment, quand on a une pile de plus de 100 planches, lamelles, baguette et autres morceaux de bois, ça peut arriver… Je branche ma visseuse électrique et je corrige rapidement mon erreur. A présent, les repose-pieds sont parfaitement installés. Je me promets d’être plus précis à l’avenir pour ne pas avoir d’autres soucis du même genre. Je visse une quatrième palette perpendiculaire à ma structure en quelques gestes et avec d’épaisses charnières; ce sera le dossier. Voilà, le siège est en principe terminé.

Sascha Borrée fabrique une corbeille de plage. Il visse quatre grosses roues sous la structure pour ensuite la déplacer en fonction des rayons du soleil.

J’avoue que le siège a l’air assez dénudé comme ça, surtout qu’une bonne corbeille de plage est justement censée protéger ses occupants du soleil et des regards indiscrets. Je m’attelle donc aux parois. Je commence par le dossier – fait de 12 planches de 10 cm de large et de 175 cm de long chacune – que je colle et je visse à une entretoise en haut et en bas. Je procède de la même manière pour les deux parois latérales mais, cette fois, je positionne l’entretoise supérieure un peu en biais. Puis je scie tout ce qui dépasse. Je placerai ensuite un toit en pente sur ma corbeille. Pour terminer, je scie des fenêtres en forme de losange sur les côtés. Ça avance bien!

Notre auteur Sascha Borrée scie les extrémités des lamelles de bois qui dépassent de sa corbeille de plage.

Il ne me reste plus qu’à assembler les divers éléments. Je visse quatre lamelles à chaque fenêtre en guise de cadre. Je redresse ensuite la première paroi, je la place sur des bois de calage à côté du siège, et je dégaine le tournevis électrique et les vis. Je fais de même pour la deuxième et je visse directement le dossier aux deux parois latérales. Puis je m’attaque au toit. Contrairement aux parois, je ne l’ai pas préassemblé. Je monte donc sur une échelle et je visse les planches aux parois latérales les unes après les autres, depuis en haut. Je descends ensuite et j’observe le tout avec un peu de recul, et une bonne dose de fierté! En tous cas, mon œuvre ressemble bel et bien à une corbeille de plage.

Place au montage

Il est temps d’embellir ma corbeille. Quelques gestes suffisent pour la rendre bien plus accueillante. A l’intérieur, je fixe une petite table pliante sur chaque parois latérales, à l’avant, deux blocs de bois et un épais cordage au look maritime qui sert de sangle. J’avoue qu’il n’a rien de très utile, puisque la corbeille est bien trop lourde pour être portée. Je termine le tout en y ajoutant quelques couleurs. Je peins l’extérieur, plus exposé au vent et aux intempéries, en blanc et en gris. Je préfère conserve l’aspect bois naturel à l’intérieur. Et voilà, c’est terminé.

L’aménagement: des fenêtres, des tables pliantes, et un peu de couleur

Je range mes outils, je vais me chercher une bière bien fraîche, et je me pose dans ma toute nouvelle création. Je m’étire les jambes, je respire profondément, et je commence à penser à mon prochain projet.

Je range mes outils, je vais me chercher une bière bien fraîche, et je me pose dans ma toute nouvelle création.

Texte: Sascha Borrée | Images: Lucas Wahl