Tentons l‘expérience: fabriquer la Lounge Chair
La Lounge Chair de l‘édition OUVRAGE de HORNBACH: Une chaise design à construire soi-même: Nous mettons un point d‘honneur à ce que notre auteur le fasse Cette fois-ci, il est livré à lui-même. Enfin presque.
En transportant à l’atelier le panneau de contreplaqué de un mètre sur un, je commence à me sentir agité. La raison: Ceci va être en quelque sorte mon chef-d’œuvre. Jusqu’à présent, un vrai maître était toujours à mes côtés. Forger une hache, construire une luge ou une planche de surf? Sincèrement, je n’y serais pas arrivé sans professeur.
Mais aujourd’hui, je suis pour la première fois livré à moi-même. Enfin, peut-être pas tout à fait. Le designer de mobilier danois Sigurd Larsen m’accompagne dans mon esprit. Il a conçu la Lounge Chair que je veux fabriquer pour l’édition OUVRAGE de HORNBACH. Mais côté pratique, l’esprit de Sigurd ne va pas m’aider beaucoup. Si ce n’est le mode d’emploi qu’on trouve sur le livre de la Lounge Chair ou sur le site Internet Hornbach.
Je choisis de télécharger la version en ligne. Ce sera en quelque sorte mon maître digital qui me dira quoi faire pour réussir cet ouvrage. J’ai déjà téléchargé le plan de construction avec le modèle et la liste des matériaux à acheter. Et je suis allé faire les courses. J’ai dépensé à peine 125,25 euros en matériaux au magasin de bricolage et j’ai imprimé les modèles au copy shop. Mon imprimante est malheureusement vite dépassée pour un format A0.
Et maintenant, c’est parti.
1. Avec des ciseaux et du papier
Pour l’instant, je laisse la perceuse et la scie de côté: Je déroule le gigantesque modèle imprimé, attrape une paire de ciseaux et découpe quatre patrons. Cela me rappelle mes journées à la maternelle. Je place les patrons sur les panneaux de contreplaqué en bois de hêtre, je dessine les contours au crayon, répète l’opération. Chaque patron sert de modèle pour deux découpes, une partie sera ajoutée plus tard à droite ou à gauche de la chaise.
2. Scier, scier, scier
Je peux enfin travailler avec la machine: avec la scie sauteuse, je découpe d’abord les traits droits. Ça prend du temps, fait un bruit d’enfer et répand de la sciure partout. Il me semble qu’avec la scie circulaire, ça aurait été plus facile, mais avec une glissière et un peu de force, j’y arrive très bien aussi. Pour lisser les courbes extérieures, il faut plutôt faire appel à de la motricité fine. Pour les courbes intérieures, je découpe un grand arc et je ferai le reste plus tard avec une mèche Forstner.
Coller du ruban de masquage sur les traits à découper quand on scie et placer une chute de bois sous le panneau quand on perce permet de ne pas abîmer les pièces, ni de faire des éclats dans le bois. Ensuite, je coupe deux baguettes rectangulaires, ce sont les pièces de jonction pour les découpes du panneau de contreplaqué.
3. Percer, poncer, huiler. Aller se coucher
Des découpes? Et voilà, c’est prêt! Enfin, prêt pour l’étape suivante. Je perce des trous pour les vis au niveau des marques, ensuite avec une fraise, je creuse les renfoncements dans lesquels les têtes de vis disparaîtront. Pour finir, je ponce les bordures et les surfaces, traite les découpes avec une huile dure qui donne au bois une teinte brune sombre. On dirait un bois noble.
Je suis content de moi et de ma journée et comme l’huile doit de toute façon sécher pendant huit heures, il ne reste qu’une chose à faire : Aller se coucher!
4. Visser, découper, agrafer
Le lendemain, place au montage. Je commence par visser le cadre de l’assise, qui se compose de deux pièces latérales et de deux pièces de bois rectangulaires. L’assise est faite de lanière solide principalement utilisée pour le transport de pièces encombrantes. Raffiné. Je coupe douze morceaux de lanière de 60 centimètres et je brûle les extrémités avec la flamme d’un briquet afin qu’elles ne s’effilochent pas.
Je les tends ensuite l’un après l’autre au-dessus du cadre à partir de deux endroits opposés. Tendre, retenir, agrafer ou visser. On peut y arriver seul avec un peu d’adresse, mais la tâche est bien plus simple lorsqu’on travaille à deux. Je remercie donc chaleureusement Lucas, qui m’a donné un bon coup de main en plus de prendre les photos de cet article!
5. La dernière ligne droite avec la lanière
L’assise est vissée aux autres pièces, c’est-à-dire avec les pieds avant et arrière, et l’ensemble prend lentement la forme d’une chaise. Il ne manque plus que le dossier. Pour ce faire: il faut couper douze morceaux de la lanière et les agrafer sur le cadre, comme pour l’assise. Ça tient parfaitement! Et pour terminer, je visse les deux découpes en bois qu’il reste pour cacher les bouts de la lanière agrafée.
Et maintenant: épousseter le pantalon des derniers copeaux de bois. Faire un essai en s’asseyant. Étendre les jambes. En plus d’être chic, la Lounge Chair est aussi très confortable. Enfin, j’inspecte la chaise terminée d’un œil critique. Oui, évidemment, j’aurais pu mieux poncer une ou deux arêtes et un ou deux arrondis auraient pu être légèrement plus courbés. Mais je suis tout de même content de mon œuvre.
À propos du designer
Sigurd Larsen est un architecte danois et designer de mobilier. Après son diplôme de master à l’École d’architecture de l’Académie royale des beaux-arts de Copenhague, et plusieurs emplois chez des architectes renommés, il crée son entreprise à Berlin en 2010.
Avec sa Lounge Chair pour l’édition OUVRAGE de HORNBACH, il prouve qu’on peut donner du style et de l’élégance à des matériaux qui semblent ne pas en avoir. Et un objet fonctionnel peut soudain devenir quelque chose d’unique.
À construire soi-même
Vous voulez aussi fabriquer votre Lounge Chair?
Vous trouverez le plan de construction avec le mode d’emploi sur hornbach.ch/edition-ouvrage.
Texte: Sascha Borrée | Photos: Lucas Wahl