Un peu avant vingt heures dans le magasin HORNBACH à Oberhausen. C'est presque l'heure de la fermeture en temps normal, mais aujourd'hui, ça ne fait que commencer. Des caddies avec des snacks et des bouteilles de vin pétillant se dirigent vers le rayon jardinage, où sont déjà installés les tables et les bancs pliants. Les collaboratrices et collaborateurs du magasin disposent des outils et des matériaux sur les postes du projet et le DJ fait un rapide soundcheck.
Plus de 200 femmes qui se sont inscrites à Women@Work chez HORNBACH sont déjà rassemblées dans la zone de l'entrée depuis une demi-heure. Toutes les classes d'âge sont représentées – des étudiantes aux retraitées, beaucoup viennent avec leurs amies, les mères avec leurs filles.
Plutôt que d'aller au cinéma ou sur les pistes de danse, elles passent désormais leur vendredi soir dans le magasin de bricolage – à percer et à cheviller, à poser du carrelage ou à travailler le bois. L'ambiance est excellente, malgré la perspective de trois heures de poussière, de sueur et de bruit. Ou peut-être précisément pour cette raison?
Je ne me sens pas à ma place car le bricolage n'est vraiment pas mon truc. Jusqu'à présent dans ma vie, je m'en suis très bien sortie sans perceuse, sans visseuse sans fil ou sans scie sauteuse. Un bricoleur – c'est pour moi un homme de plus de 50 ans avec du ventre. Comme les mecs dans les clips publicitaires de HORNBACH, qui manient le marteau en sueur et en pleurs, ou qui parfois glissent nus depuis le haut d'une montagne. Pas vraiment sexy. Les femmes qui attendent impatiemment pour rentrer aujourd'hui semblent voir les choses différemment. Il est probable que certaines d'entre elles sont déjà des clientes régulières – après tout, statistiquement parlant, près de la moitié des visiteurs des magasins de bricolage sont désormais des femmes.
Coup d'envoi de la soirée projet
Peu de temps après le passage en caisse du dernier client, les portes s'ouvrent à nouveau. Les bouchons de vin pétillant sautent, le volume de la musique et l'ambiance montent. Déterminée à tenter le coup, je prends une coupe de vin pétillant et me presse avec les autres sur les bancs pliants prévus à cet effet. Martina qui est assise en face de moi, était déjà là l'année dernière à Gelsenkirchen et cette fois, elle a amené son amie avec elle. «Mince, on devrait faire ce genre de chose dans notre garage automobile», dit-elle. «Nous pourrions montrer comment changer les bougies d'allumage ou faire une vidange – ça plairait certainement beaucoup à nos clientes».
Thomas Schäfer, le directeur du magasin, prend le micro et souhaite la bienvenue à toutes. «J'ai déjà reconnu quelques visages à l'entrée», dit-il en souriant. Beaucoup de ces femmes sont en effet des récidivistes – certaines viennent juste pour le plaisir, comme Martina et Sylvia, d'autres veulent rénover une maison entière. Les règles pour ce soir sont rapidement expliquées: chacune d'entre elles participe aux workshops comme indiqué sur les feuilles d'inscription, on se tutoie dans le magasin de bricolage, et les toilettes sont à gauche de l'entrée.
Répartition des projets
Et ça va bientôt commencer: j'ai choisi «Travailler le bois – poncer, scier, percer». L'objectif est de construire une «chaise de chevalier» en une heure, à partir de deux planches emboîtées l'une dans l'autre. Les découpes nécessaires sont heureusement déjà marquées sur les planches, des scies sauteuses sont à disposition en nombre suffisant. En peu de temps, tout le monde est concentré sur son travail et le Drive-In est tapissé de fine poussière de bois.
Je me saisis également de la scie et j'essaie de suivre les marquages le plus fidèlement possible afin que les deux parties de la chaise puissent ensuite s'emboîter. Je dois bien sûr faire quelques retouches. Pendant ce temps-là, les premières femmes se détendent déjà sur leurs chaises faites maison avec un chocolat chaud.
Je termine juste à temps pour la pause, et je retourne fièrement au point de rassemblement devant la scène avec ma chaise sous le bras. Il y a de la pizza, des bretzels et des torsades au fromage pour reprendre des forces. Avec un peu de chance lors de la tombola, on peut gagner un nouvel appareil pour l'atelier – ou le calendrier mural «Dream Boys». Quelques clichés ne font pas de mal.
Après la pause, je continue avec «Percer et cheviller». C'est toujours utile. On passe ici aussi, directement aux choses sérieuses après une brève explication: c'est parti avec la perceuse et direction le bloc de béton. «C'est la chose la plus dure que vous pouvez rencontrer dans le mur», explique notre responsable de workshop, «Ne vous inquiétez pas, la perceuse est suffisamment puissante.» Alors que certaines participantes se mettent directement au travail, d'autres sont encore un peu hésitantes: «Devons-nous toutes vraiment le faire?» «Oui, toutes – vous êtes là pour ça», le message est clair. À côté, on s'exerce à utiliser des chevilles métalliques à expansion dans la plaque de plâtre. Une formidable invention dont j'ignorais l'existence jusqu'à tout récemment. Finalement, ce ne sera pas si compliqué de fixer quelque chose sur mon mur friable.
Il est maintenant un peu plus de 23 heures et il est temps de partir. Il y a encore cependant beaucoup d'activité quelques rayons plus loin, dans le workshop «Conception créative de surfaces». Je retrouve Martina et Sylvia qui mettent la touche finale à leurs boîtes en bois au look vintage. Elles montrent avec enthousiasme les résultats des dernières heures de travail.
Je récupère ma chaise de chevalier et je rentre enfin chez moi avec les autres participantes pendant que les collaborateurs du magasin commencent le nettoyage. Les traces de notre soirée bricolage doivent être nettoyées avant 7 heures demain matin. Ensuite, c'est le retour aux activités normales. Et peut-être que l'une ou l'autre des participantes viendra à nouveau faire un tour. Pour ma part, je vais enfin pouvoir installer les luminaires dans mon nouvel appartement ce week-end.
Témoignage d'Anne Spies